Le 25/01/21

Le plastique joue très régulièrement la tête d’affiche dans les médias… L’occasion de vous proposer un rapide focus sur ce matériau, à travers le prisme du secteur de l’emballage. Au sommaire : les avantages et inconvénients majeurs du plastique, des explications sur la nouvelle taxe européenne sur les plastiques non recyclés, et un point sur les recherches en cours sur des matériaux d’emballage alternatifs.

Pourquoi le plastique est-il largement utilisé dans le secteur de l’emballage ?

L’invention des matières plastiques a été une révolution pour le monde entier. Le plastique fait partie intégrante de notre vie quotidienne. Des emballages aux vêtements, en passant par les appareils médicaux… le plastique est partout.

Pratiques et polyvalents, les matériaux plastiques présentent de nombreux avantages :

  • Hygiène et anti-gaspillage : Les plastiques sont parfaitement adaptés à l’emballage des denrées alimentaires. Ils prolongent la durée de vie des aliments et limitent leurs dommages. Il y a donc moins de gaspillage.
  • Poids : Ce matériau associe un poids léger à une haute résistance. Sans lui, le poids des emballages serait 4 fois plus élevé.
  • Fonctionnalité : Le plastique peut être développé avec pratiquement toutes les combinaisons de propriétés, afin de pouvoir convenir à tous types d’applications (ex : anti-corrosion, isolation thermique, transparence ou coloré, modulable, etc.).
  • Coût : Ses procédés de fabrication sont bien maîtrisés et optimisés, le plastique est donc peu cher et largement disponible sur le marché.
  • Recyclabilité : Les résines les plus utilisées sur le marché (PET, PE, PP) sont généralement recyclables.

Mais si le plastique est si pratique pour le secteur de l’emballage, alors pourquoi rechercher activement des alternatives à base de nouveaux matériaux ?

Pourquoi recherche-t-on des alternatives aux emballages plastiques ?

Depuis la moitié du siècle dernier, l’utilisation du plastique a été multipliée par vingt et « est amené[e] à doubler encore dans les vingt prochaines années » selon une étude du Forum économique mondial.

Certes, les efforts pour recycler le plastique se multiplient. Mais un tiers des plastiques mis sur le marché se retrouve finalement dans la nature, faute de systèmes de tri ou de collecte suffisants.

À la fois avantage et inconvénient, la durée de vie des plastiques non recyclés pose problème pour les générations futures qui subiront de manière durable leur impact sur l’environnement.

En effet, une bouteille en plastique met par exemple plusieurs centaines d’années avant de se décomposer. Parallèlement, certains composants chimiques décriés – comme le bisphénol A – sont amenés à migrer dans les milieux naturels, comme les sols ou les milieux aquatiques, avec des impacts toxicologiques encore non évalués.

Si les plastiques se révèlent difficiles à remplacer, la prise de conscience de leur impact négatif sur l’environnement est de plus en plus marquée chez les consommateurs.

Aujourd’hui, 86% des Français pensent que les emballages ont un rôle à jouer pour assurer la préservation de la planète (selon l’étude du 30 janvier 2020 réalisée par Smurfit Kappa et Yougov).

Les industriels sont également conscients de cet impact négatif, à la fois sur l’environnement et sur leurs marques. Ils doivent conjointement tenir compte des réglementations françaises et européennes.

Un durcissement de la réglementation sur les plastiques en France et en Europe avec la taxe sur les déchets plastiques non recyclés

Depuis plusieurs années, les déchets plastiques sont dans le collimateur de l’Union Européenne.

En 2018 et 2019, trois directives ont été votées :

  • la directive 2018/851 qui rappelle l’obligation de collecter séparément les déchets plastiques des ménages ;
  • la directive 2018/852 qui introduit un objectif de recyclage des emballages plastiques de 50% en 2025 et de 55% en 2030 ;
  • la directive 2019/904 – dite « directive des emballages à usage unique » – qui interdit la mise sur le marché de certains plastiques à usage unique, fixe des objectifs d’incorporation de plastique recyclé aux bouteilles PET et des objectifs de collectes séparées de ces mêmes bouteilles.
Recyclage des emballages plastiques

En juillet 2020, une nouvelle taxe sur les déchets plastiques non recyclés a été établie par le Conseil européen dans le cadre du financement du plan de relance de l’Union Européenne (cf. les conclusions de la réunion extraordinaire du Conseil européen (17, 18, 19, 20 et 21 juillet 2020).

Depuis le 1er janvier 2021, les États membres doivent s’acquitter de cette taxe, qui est calculée sur le poids de leurs déchets d’emballages plastiques non recyclés.

La France est l’un des pays les plus concernés car 70% des plastiques ne sont pas recyclés sur notre territoire. La contribution à cette taxe devrait ainsi dépasser le milliard d’euros.

Alors que la France veut tendre vers 100% de plastique recyclé en 2025, il est fort probable que de nouvelles législations dans le secteur viennent encore durcir les obligations relatives à la fin de vie du plastique.

Ce contexte réglementaire représente un aiguillon supplémentaire pour inciter la prise en compte du recyclage des matériaux plastiques, et la recherche de matériaux alternatifs plus respectueux de l’environnement.

Quels sont aujourd’hui les matériaux alternatifs au plastique ?

Plastiques biosourcés, papier-carton, verre, consigne et réemploi… Plusieurs alternatives sont proposées par les chercheurs et les industriels, afin de proposer une meilleure solution de fin de vie pour nos emballages et autres objets du quotidien.

Dans le domaine de l’emballage alimentaire, où la tendance actuelle est l’utilisation des matériaux en papier-carton. En parallèle, des matériaux biosourcés et home compost (PLA ou PHA) sont en cours de développement.

Dans le domaine du calage industriel, on tend à remplacer le polystyrène par de la cellulose moulée, du carton ondulé ou de la mousse expansible biosourcée (lire notre article dédié).

S’il existe des alternatives au plastique, le choix de telle ou telle solution dépendra des contraintes marchés et logistiques, ainsi que du cahier des charges techniques attendues pour le produit final. Elles pourront potentiellement nécessiter des efforts de développement R&D et une réorganisation de la production et de l’organisation des flux logistiques.

Sur ces sujets, nous nous impliquons au sein de plusieurs projets européens ayant pour objectif de développer de nouvelles alternatives au plastique :

  • LOOP4PACK – Emballages réalisés avec des bioplastiques durables à partir de résidus agro-industriels
  • Usable Packaging – Une nouvelle chaîne de valeur pour les bioplastiques, reposant sur des matières premières peu coûteuses et largement disponibles
  • GLOPACK – Étude d’emballages alimentaires avec une faible empreinte environnementale, avec la possibilité de prolonger la durée de vie des produits alimentaires
  • SeaBioComp – Développement et démonstrateurs de composites biosourcés durables pour un environnement marin

Les industriels peuvent aussi compter sur le plan de relance pour investir dans le recyclage. En effet, ce dispositif prévoit de financer les investissements liés à l’incorporation de matières recyclées ou la collecte mais également les efforts de R&D et la réorganisation des outils de production.

Notre équipe se tient à votre disposition pour vous aider dans vos projets (recherche de partenaires et financements, structuration et suivi de projet…) : vous pouvez notamment contacter Frédéric MERLE.


Sources : DBP, Les Echos

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