Le 05/12/24

Les 5 et 6 novembre dernier, s’est tenu au Hall 32 de Clermont Ferrand, la troisième édition du colloque nationale recyclage des polymères.
Organisé par Axelera et le Pôle de compétitivité Polyméris, dans un lieu chargé d’histoire, plus de 250 participants incluant des représentants d’entreprises, des startup et des laboratoires, ont assisté aux riches présentations d’entreprises et de chercheurs, venus mettre en avant leurs travaux et projets de recherche sur le recyclage des polymères.

Le colloque a mis en lumière les avancées et les défis du recyclage des polymères, avec une attention particulière portée au recyclage chimique. Cette technologie, bien que moins couramment utilisée par les industriels par rapport au recyclage mécanique et thermo-mécanique, a suscité un vif intérêt durant les 2 jours de congrés.
Le recyclage chimique, et notamment la solvolyse, permet de décomposer les polymères afin de retrouver les monomères de base, qui peuvent ensuite être réutilisés.

Le recyclage chimique apparaît comme une technologie complémentaire au recyclage mécanique ou thermomécanique. Il apporte une réponse technique mature au recyclage de déchets industriels ou post-consumer complexes, comme les matériaux composites ou multicouches.
Il soulève néanmoins un certain nombre de questions : en fonction du matériau, son bilan environnemental peut être pire que celui de la valorisation thermique.

Pendant le colloque, il a été souligné que dans de nombreux cas, les multiples étapes du recyclage chimique permettent d’obtenir un monomère « recyclé » identique au monomère de départ, mais dont l’impacte environnemental est plus élevé  que celui du monomère vierge initial.
Le recyclage chimique nécessite des investissements importants, alors que la demande pour les matériaux recyclés n’est pas toujours au rendez-vous.

Parmi les projets innovants présentés, le projet de dépolymérisation enzymatique White Cycle, porté par Carbios, a démontré des résultats prometteurs dans le recyclage des pneus, des vêtements professionnels et des tuyaux. Cette approche enzymatique offre une alternative potentiellement plus durable et efficace pour le recyclage des polymères complexes.

Enfin, comme tous les matériaux recyclés, la qualité des produits issus du recyclage dépend de la qualité du gisement, de son accès et de son acceptabilité. Un simple exemple parmi d’autres : les joints des portières de voitures en caoutchouc ne sont pas valorisés.

Leur démantèlement n’est pas prévu alors qu’il y a une trentaine de joints dans chaque voiture. En moyenne, seul 2 à 3% du plastique présent dans les véhicules en fin de vie est recyclé aujourd’hui. Rappelons que l’article 6 de la réglementation sur les véhicules en fin de vie, qui doit entrer en vigueur courant 2025, fixe un objectif de 25% de plastique recyclé en poids dans les VHU dans les 6 années à venir).

Pour conclure ces deux jours d’échange, le colloque a mis en relief la nécessité de revenir aux fonctions attendues par le produit pour faire une place aux matériaux recyclés. Ils peuvent avoir des propriétés différentes de celles des matériaux vierges sans toutefois nuire au produit, si les fonctions nécessaires sont honorées.

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